La rappeuse ivoirienne Nash, de son vrai nom Natacha Flora Sonloué, a partagé une réflexion sur le décalage entre la popularité virtuelle et le succès réel dans l’industrie musicale.
Nash souligne la réalité d’un monde où l’illusion de la notoriété sur les réseaux sociaux ne se traduit pas toujours en succès palpable sur le terrain.
A lire aussi : L’album Les Élus de Dieu de Roseline Layo déclaré disque d’or
« On peut avoir des millions d’abonnés sans pouvoir remplir des salles de spectacle », affirme Nash. Selon elle, les millions de vues accumulées en ligne ne garantissent ni une reconnaissance dans les rues, ni un public fidèle lors des concerts. Cette situation, observe-t-elle, touche particulièrement les jeunes artistes émergents, pour qui la popularité sur Internet crée parfois une fausse assurance quant à leur succès. Certains d’entre eux, ajoute-t-elle, perçoivent même leurs aînés comme étant en retrait face à leurs propres performances numériques.
Nash évoque également la nature exigeante des abonnés en ligne, qui, bien que critiques et actifs sur les réseaux, ne se manifestent pas par un soutien tangible tel que l’achat de billets pour les spectacles. « Internet et le réel sont deux univers différents », insiste-t-elle, regrettant le manque de soutien concret des fans numériques.
Pour Nash, la clé d’une carrière solide réside dans la constance et dans l’impact durable qu’un artiste peut avoir au-delà de ses chansons. Elle met ainsi en avant l’importance d’initiatives régulières et significatives pour maintenir une connexion avec le public. Dans son cas, elle estime que sa contribution au « nouchi », ce langage urbain ivoirien, est un héritage indélébile qui l’inscrit dans la culture nationale.
Cette réflexion de la « go cracra du djassa » remet en question les indicateurs de succès dans le monde artistique contemporain, rappelant que le véritable engagement du public ne se mesure pas uniquement en clics et en likes, mais dans une présence réelle et un soutien concret.
Lucien Kouaho (stagiaire)