Dans une note officielle datée du 28 octobre 2024 et rendue publique le 1er novembre, la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a pris des mesures disciplinaires strictes contre le prédicateur Ousséni Kaboré.
Selon la déclaration de Cheick Mahamoudou Bandé, président du Conseil supérieur des oulémas, chargé des affaires islamiques de la CMBF, le frère Kaboré est désormais interdit de prêcher et d’officier les prières dans toutes les mosquées affiliées à la CMBF.
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La décision s’appuie sur ce que le Conseil supérieur des oulémas qualifie de « prêches radicaux et inappropriés » tenus par le prédicateur dans des mosquées de la communauté. Cheick Bandé a souligné que les discours de Kaboré sont susceptibles de « radicaliser nos fidèles musulmans et de troubler l’ordre public », allant à l’encontre de la philosophie de « juste milieu » adoptée par la CMBF.
Cette modération, précise-t-il, vise à préserver la paix, l’unité et la discipline au sein de la communauté.
Cette interdiction vise également à prévenir toute dissension dans les lieux de culte, conformément aux principes d’harmonie et de respect des valeurs promus par la CMBF. En cas de non-respect de cette sanction, Ousséni Kaboré s’expose à des poursuites conformes aux lois et règlements en vigueur.
Une réaction suite à des dérives religieuses
La sanction infligée à Ousséni Kaboré intervient peu après la déclaration de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) du 25 octobre 2024. Celle-ci condamnait fermement les discours religieux « divisionnistes et haineux » et annonçait la création d’un comité de suivi et de vigilance, baptisé Comité d’écoute du discours islamique (CEDI). Composé de 10 membres, ce comité a pour mission de surveiller les prêches et les contenus religieux diffusés sur les médias et les réseaux sociaux, afin de détecter les dérives potentielles et de proposer des sanctions appropriées.
Avec cette initiative, la FAIB et la CMBF entendent garantir un encadrement rigoureux des discours religieux dans le pays, en réponse à la montée de discours perçus comme potentiellement dangereux pour la stabilité et la cohésion sociale.
Karina Fofana