Gustavo Gutierrez, prêtre et intellectuel péruvien reconnu comme le fondateur de la théologie de la Libération, est décédé mardi 22 octobre 2024 à Lima, à l’âge de 96 ans. L’annonce de sa mort a été faite par l’ordre dominicain du Pérou via les réseaux sociaux, soulignant que le père Gutierrez s’était « rendu à la Maison du Père ».
Figure emblématique du mouvement chrétien axé sur la dignité des pauvres, Gutierrez laisse un héritage spirituel et intellectuel profondément ancré dans la lutte pour la justice sociale. Fondateur de l’Institut Bartolomé de las Casas en 1974, un centre dédié aux déshérités, son engagement pour les plus vulnérables a marqué des générations de croyants et de militants. « Son travail en faveur des pauvres continuera d’éclairer le chemin de l’Église pour un monde plus juste et plus fraternel », a réagi l’institut.
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L’ordre dominicain du Pérou a également annoncé des messes et une cérémonie d’hommage dans la basilique Santo Domingo de Lima. La dépouille de Gutierrez reposera dans une salle de recueillement dès mercredi soir.
Né à Lima en 1928 dans une famille modeste, Gustavo Gutierrez a initialement étudié la médecine avant de se consacrer à la prêtrise. Ordonné en 1959, il développa sa pensée en observant la pauvreté des quartiers défavorisés de Lima. Il publia en 1971 son ouvrage phare, Théologie de la Libération : perspectives, dans lequel il appelait l’Église à s’engager activement dans la transformation des structures sociales pour lutter contre les inégalités.
Malgré les critiques de certains cercles, notamment du Vatican sous Jean-Paul II, pour son approche perçue comme marxiste, Gutierrez n’a jamais rompu avec l’Église, défendant une vision de solidarité avec les pauvres.
En plus de son activisme, Gutierrez a enseigné dans plusieurs universités à travers le monde et a reçu de nombreuses distinctions, dont la Légion d’honneur en France en 1993. Sa pensée continue d’inspirer de nombreux mouvements en Amérique latine, en particulier dans la lutte contre les dictatures militaires des années 60 et 70.
Lucien Kouaho (stagiaire)
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