L’univers panafricaniste vient de perdre une figure emblématique. Doumbi Fakoly (Doumbi-Fakoly), auteur et intellectuel engagé, est décédé ce dimanche 29 septembre 2024 à Paris, des suites d’une courte maladie.
Né le 1er janvier 1944 à Kati, au Mali, Doumbi Fakoly a marqué des générations par ses œuvres littéraires et ses prises de position en faveur de la spiritualité africaine.
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Doumbi-Fakoly a grandi au Sénégal avant de poursuivre ses études supérieures en France, où il a obtenu un diplôme d’études supérieures en banque. De retour au Mali, puis en France en 1983, il publie son premier roman, Mort pour la France, qui ouvre la voie à une carrière d’écrivain prolifique. Il est l’auteur de plusieurs romans et essais, abordant des thèmes variés tels que le sida, la religion et le racisme. Son œuvre, orientée vers la jeunesse, est imprégnée de messages puissants sur les réalités sociétales africaines.
Porteur d’un message de retour aux sources, Doumbi-Fakoly préconisait une rupture avec les religions abrahamiques pour promouvoir le kémitisme, une spiritualité basée sur les anciennes croyances égyptiennes. Il croyait également en l’existence d’un lien historique entre les Juifs et les populations noires de l’Égypte antique. Conférencier et animateur d’ateliers sur la spiritualité africaine, il a laissé une empreinte indélébile dans ce domaine.
Son décès a provoqué de nombreuses réactions, notamment celle de Mbombog Mbog Bassong qui a salué son parcours en ces termes : « Tu as épuisé toute la littérature dont la jeune génération avait besoin pour connaître la spiritualité africaine. (…) La spiritualité peut aujourd’hui être enseignée grâce à tes travaux. »
Vincent Sosthène Fouda, universitaire et homme politique, a également rendu hommage à l’écrivain : « Alors que nous marchions vers le lever du jour, sa canne s’est brisée (…) Il m’a dit continue la marche, ma canne est brisée par le poids de l’âge. »
Doumbi-Fakoly laisse derrière lui un héritage spirituel et littéraire inestimable, logé dans le cœur de ceux qui ont suivi son enseignement.
Lucien Kouaho (stagiaire)