Le célèbre tiktokeur béninois, Azé Gbétékanlin, a été arrêté le vendredi 26 juillet 2024 par la police républicaine. Cette arrestation fait suite à une plainte déposée par l’Église du Ministère international de la puissance de la résurrection du Christ, communément appelée « Auto Auto », dirigée par le pasteur Charles Passo. Le tiktokeur est accusé d’insultes à l’encontre de la prophétesse Blandine Passo, épouse du pasteur, et de l’église elle-même.
Les éléments du commissariat de police de Pahou, dans la commune de Ouidah, ont interpellé Azé Gbétékanlin suite à un mandat émis par le parquet spécial près de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Selon le média ‘Libre Express’, il est inculpé pour injures graves, diffamation et atteinte à l’intégrité morale de la prophétesse et de l’institution religieuse.
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Azé Gbétékanlin s’est fait connaître sur TikTok par ses critiques acerbes envers les religions révélées et les pasteurs des églises évangéliques. En 2023, il avait déjà suscité la controverse en qualifiant le révérend pasteur ivoirien Camille Makosso de « sorcier » après l’annonce d’une convention de ce dernier à Cotonou, Bénin. Cette nouvelle arrestation souligne une fois de plus son penchant pour les déclarations controversées.
Le cas de Gbétékanlin relance le débat sur la liberté d’expression et ses limites, surtout lorsqu’elle entre en conflit avec la diffamation et l’atteinte à l’honneur d’autrui. Les partisans de Gbétékanlin dénoncent une atteinte à la liberté d’expression, tandis que ses détracteurs estiment que ses propos vont trop loin et justifient des poursuites judiciaires.
Pour l’instant, Azé Gbétékanlin reste en garde à vue dans l’attente de son passage devant la justice. Cette affaire est suivie de près par l’opinion publique, divisée entre le soutien au tiktokeur et la défense des institutions religieuses. Les prochaines étapes judiciaires détermineront l’issue de ce dossier sensible et pourraient bien avoir des répercussions sur la manière dont les critiques des figures religieuses sont perçues au Bénin.
Lucien Kouaho (stagiaire )