L’auteure à succès, Anzata Ouattara était le mercredi 20 mars 2024 au Collège Sainte Camille de Cocody à Abidjan à la faveur de la Journée de livre, une initiative du Conseil d’enseignement (CE) français. Elle a indiqué qu’elle mène le combat du goût de la lecture aux élèves. Pour elle, il faut initier les enfants afin qu’ils aient le goût de la lecture.
L’on vous voit sillonner les établissements primaires et secondaires de Côte d’Ivoire depuis quelques années. Qu’est ce qui fait courir Anzata Ouattara ?
On se dit que la littérature, les enfants, les écoles, c’est vraiment la base. Il faut donc les initier afin qu’ils aient le goût de la lecture. Je me dis que lorsqu’ils ont le goût de la lecture tout-petits, ils grandissent forcément avec. C’est pourquoi nous menons ce combat pour les amener à s’intéresser à la lecture, car ils s’éloignent à cause des réseaux sociaux et d’autres phénomènes que nous connaissons. C’est pour les éloigner de tous ces fléaux qu’on essaye de les rapprocher de la lecture.
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Pourquoi la condition de la femme vous tient tant dans l’œuvre Safora ? Etes-vous une victime ?
Pas forcément une victime. Je me dis qu’une femme qui a une bonne situation peut contribuer au bien-être familial. Mais quand la femme ne fait rien, qu’il faut tout attendre de l’homme. Quand l’homme doit cumuler elle ses besoins et ceux des enfants ça fait trop. Alors si la femme a sa petite situation, directement elle pense à ses enfants. Et quand l’homme a une situation il pense à tout le monde. Je dis toujours que deux précautions valent mieux qu’une. Il est donc bon que chacun contribue au bien-être de la famille en rapportant des ressources.
Quel message voulez-vous véhiculer à travers l’œuvre Safora, notamment aux adolescentes ?
C’est la résilience. Safora a traversé des épreuves mais a finalement compris qu’elle ne devrait rien attendre de l’héritage de son mari qu’elle a tant aimé, parce que la famille de ce dernier a tout pris. Que faire alors ? Faut-il rester là à pleurer alors que les choses ne s’arrangent pas ? Elle a décidé de se reprendre en main, c’est vraiment l’élément essentiel de l’œuvre. Et aujourd’hui, c’est Safora qui donne des conseils à des jeunes pour leur faire comprendre qu’il faut être autonome dans la vie, qu’il faut se battre pour être autonome.
Qu’est-ce qu’on peut retenir de votre passage au Collège Sainte Camille ?
C’est avec beaucoup de plaisir, ce n’est pas une rencontre de trop avec les élèves. Je me dis qu’au fur et à mesure que je vais dans un établissement, cela contribue à faire en sorte que des enfants s’intéressent à mon activité. C’est le message que je veux faire passer, car à notre époque, il n’était pas évident de rencontrer des auteurs, encore moins de rentrer dans une œuvre et d’en sortir l’essentiel. Aujourd’hui, on a la possibilité de toucher les auteurs de partout, de parler avec eux, de voir ce qui les a inspirés à écrire une œuvre.
Cela peut forcément créer l’envie de lire chez ces enfants, leur donner le goût de la lecture, et leur permettre de rêver grand. C’est montrer des modèles aux enfants pour leur permettre de rêver grand. Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qu’on présente comme des modèles, mais est-ce qu’elles le sont vraiment ? Donc quand on a des personnes de référence qu’on montre aux enfants, cela leur permet de rêver et d’essayer de suivre le chemin de ces personnes pour atteindre leur niveau.
Entretien réalisé par Karina Fofana
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