Le samedi 16 mars 2024 à Paris, lors du Salon du livre africain de Paris, le Docteur en Sociologie Dibakana Mankessi a remporté le Grand Prix Afrique 2023 pour les écrivains de langue française, anciennement connu sous le nom de Grand Prix littéraire d’Afrique noire. Le deuxième lauréat du prix est également un écrivain congolais, Dieudonné Niangouna, récompensé pour son ouvrage intitulé « La mise en papa ».
Sur les trois écrivains congolais en lice pour le Grand prix Afrique 2023, deux se sont classés dans le top 2, à savoir, Dibakana Mankessi pour ‘’Le psychanalyste de Brazzaville’’, édité par Les Editions Mouchetées à Pointe-Noire qui a remporté le Grand prix Afrique 2023 et Dieudonné Niangouna a reçu le Prix Afrique d’avant-garde. Décerné annuellement par l’Association des écrivains de langue française (ADELF) qui célèbre bientôt son centenaire, le Grand Prix Afrique (des écrivains de langue française), ancien Grand prix littéraire d’Afrique noire, a pour but de promouvoir l’œuvre des écrivains qui, à travers le monde, s’expriment en français. Il récompense l’auteur d’une œuvre de fiction en prose (roman, nouvelles, récits) témoignant de la créativité et de la diversité de la littérature africaine. Parmi les six finalistes du Grand Prix littéraire Afrique 2023, figuraient trois Congolais, Wilfried N’Sonde, Dibakana Mankessi et Dieudonné Niangoua.
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Depuis l’institution du prix remporté en 1961 par l’écrivain ivoirien Aké Loba pour son ouvrage ‘’Kokumbo, l’écrivain noir’’ paru chez Flammarion, ils sont dix Congolais à être lauréats. À l’instar donc de Dibakana Mankessi, ce sont Guy Menga, Henri Lopes, Soni Labou Tansi, Jean Pierre Makouta Mboukou, Jean Baptiste Tati-Loutard, Emmanuel Dongala, Sylvain Bemba, Daniel Biyaoula, Alain Mabanckou, Okoundji qui ont raflé le prestigieux prix littéraire du continent.
QUI EST DIBAKANA MANKESSI ?
Né le 26 septembre 1996 à Jacob (actuel Nkayi), Jean-Aimé Dibakana Mouanda dit Dibakana Mankessi, est un essayiste et romancier originaire du Congo-Brazzaville. Il enseigne la sociologie en région parisienne. Il est l’auteur de deux romans, ‘’On m’appelait Ascension Férié’’ et ‘’La brève histoire de ma mère’’, de nouvelles et d’essais. Auteur également d’études publiées dans les revues spécialisées en sciences humaines, Dibakana Mankessi est docteur en sociologie.
Il a également écrit des essais sur des figures de l’histoire congolaise : ‘’101 personnalités qui ont marqué les 50 ans du Congo-Brazzaville’’, ‘’les plus hautes responsabilités politiques de la République du Congo’’, ainsi que d’autres essais en sociologie. Pour l’auteur, « la littérature est une passion. L’écriture aussi ». « J’écris aussi bien de la fiction (roman et nouvelles) que de l’essai (généralement axé sur l’analyse des changements sociaux en Afrique subsaharienne). J’ai également publié des articles sur ces thèmes dans les revues scientifiques (sociologie, sciences humaines sociales). J’ai aussi codirigé des ouvrages collectifs regroupant divers universitaires de différentes nationalités », peut-on lire sur sa page Linkedin.
Le lauréat 2023 du Grand prix Afrique s’est dit honoré de figurer sur la prestigieuse liste des lauréats de ce prix décerné depuis 1961. « Je suis heureux de vous informer que, depuis ce 16 mars 2024, je suis lauréat du « Grand Prix Afrique 2023 » (ex-« Grand prix littéraire d’Afrique noire ») pour mon dernier roman « Le psychanalyste de Brazzaville ». Je suis honoré de figurer sur la liste prestigieuse des lauréats de ce prix décerné depuis 1961, derrière : Aké Loba, Cheikh Hamidou Kane, Birago Diop, Henri Lopès, Amadou Hampâté Bâ, Aminata Sow Fall, Sony Labou Tansi, Tierno Monénembo, Alain Mabanckou, Léonora Miano, Calixte Beyala, Sami Tchack, Hemley Boum, etc. », a-t-il témoigné sur sa page Linkedin.
L’histoire de son roman « Le psychanalyste de Brazzaville » plante le décor de Brazzaville dans les années 60. Seul psychanalyste de la ville, le docteur Kaya accueille sur son divan, la quasi-totalité de l’élite. Son activité attire déjà bien des regards, mais se trouve encore plus scrutée lorsque l’un de ses patients, le procureur Lazare Matsocota, est sauvagement assassiné dans des circonstances non élucidées…
En parallèle, et à l’insu du thérapeute, sa jeune femme de ménage, la mystérieuse Massolo, vit sur le plan personnel et familial, de profonds remous en lien avec le tumulte de l’actualité du pays. S’inspirant de faits réels, l’auteur explore la construction des consciences individuelles et collectives. En toile de fond, les soubresauts d’une ville en plein essor, épicentre d’un pays à peine sorti de la colonisation, mais non moins déjà pris dans la nasse de la guerre froide.
HENRI-MICHEL YÉRÉ, LE SEUL AUTEUR IVOIRIEN PARMI LES FINALISTES
Le poète ivoirien et suisse, Henri-Michel Yéré, est le seul auteur ivoirien à être retenu parmi les finalistes 2023 du Grand Prix Afrique. Docteur en Histoire contemporaine, il a étudié en France, en Afrique du Sud et en Suisse. Son recueil ‘’Polo kouman Polo parle’’, écrit en nouchi et en français, paru aux Éditions d’En bas, n’a malheureusement pas pu décrocher le prestigieux prix. ‘’La reine aux yeux de lune’’, de Wilfried N’Sondé (Robert Laffont, à Paris), ‘’Souviens-toi de ne pas mourir avant d’avoir aimé’’, de Marc Alexandre Oho Bambe (Calmann-Levy, à Paris), ‘’Le psychanalyste de Brazzaville’’, de Dibakana Mankessi (Les lettres mouchetées, à Pointe Noire au Congo), ‘’Paroles de perroquet’’, de Vincent Lombume Kalimasi (Miezi à Kinshasa), et ‘’La mise en papa’’, de Dieudonné Niangouna (L’œil d’or, à Paris) étaient les autres ouvrages en lice pour la finale remportée d’ailleurs par le Congolais Dibakana Mankessi. ‘’Polo kouman, Polo parle’’ est un court ouvrage de vers libres écrit en nouchi et en français.
Henri-Michel Yéré met constamment en tension et en dialogue, deux langues sœurs, matricielles, comme siamoises, et en appelle sans relâche à leur ductilité. Il est auteur de plusieurs ouvrages dont ‘’Affronter l’inévitable : sur la poésie et le sens de la Nation’’ paru aux éditions Présence africaine et aussi d’autres ouvrages traduits en français.
Même si le pays à l’honneur de cette 3e édition du Salon du livre africain de Paris n’a pu remporter le prestigieux prix, la Côte d’Ivoire peut toutefois être fière de ses écrivains. Le premier prix a d’ailleurs été remporté en 1961 par Aké Loba, Bernard B. Dadié en 1965 pour son ouvrage ‘’Patron de New York’’, paru aux éditions Présence africaine, Jean-Marie Adiaffi en 1981 pour son ouvrage ‘’La carte d’identité’’ publié aux éditions CEDA. Ahmadou Kourouma (1990), Maurice Bandaman (1993), Véronique Tadjo (2005), Venance Konan (2012) et Gauz (2018) sont les auteurs ivoiriens à figurer sur cette prestigieuse liste des lauréats du Grand Prix Afrique.
Nétonon Noêl Ndjékéry du Tchad pour son ouvrage ‘’Il n’y a pas d’arc-en-ciel au paradis’’ est le lauréat de l’édition 2022. Ouvert le vendredi 15 mars 2024 à Paris, le Salon du livre africain de Paris a pris fin le dimanche 17 mars 2024. La Côte d’Ivoire était à l’honneur de cette édition placée sous le thème ‘’Décloisonner les imaginaires, repenser les futurs’’.
L’Avenir
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la réduction
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