La soirée du lundi 25 février 2024 du Festival Nangnerki était essentiellement consacrée à la soirée traditionnelle, une restitution du programme « Production et renforcement de capacités des artistes traditionnels sur la scène », qui est un projet de l’association culturelle Nangnerki et l’agence Kass-Facom soutenu par le Fonds Maaya et le Réseau Kya. Cette soirée riche en couleurs au stade municipal de Sikasso au Mali était animée par trois des lauréats du programme.
Cette soirée riche en couleurs et surtout en joie était animée par trois artistes en herbe, lauréats du programme « Production et renforcement de capacités des artistes traditionnels sur la scène ». À savoir Robert Sanogo, Mama Diarra et Drissa Ouattara dit Sossoro Dri. Quant aux deux autres, ils se sont produits le mardi 26 février 2024.
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Kassim Bingaly, le directeur de l’agence Kass-Facom et initiateur du festival a expliqué que ces cinq artistes auront la chance non seulement d’être auprès des professionnels, de produire des albums, mais aussi de faire leur promotion à Sikasso ainsi qu’à Bamako.
Ce programme, a-t-il dit, « vise à professionnaliser les artistes traditionnels de la région de Sikasso en leur fournissant des outils nécessaires leur permettant de s’adapter aux grandes scènes et de pouvoir vendre leur savoir-faire. De surcroît, il fait la promotion de la musique du terroir. Tous ces cinq artistes bénéficieront d’un encadrement et production en studio à autour de 1,5 millions FCFA par artiste ».
Notons que pendant six mois, vingt talents ont été identifiés dans les villages qui ont subi un casting afin de sélectionner les cinq meilleurs. « C’est un honneur de voir ces artistes sur scène. Ce sont des artistes qui viennent des villages et des hameaux, qui ne sont pas habitués à la scène. C’est un immense plaisir de voir cette performance pendant ces trois mois où ces jeunes artistes ont pu maintenir et offrir cette chance de ne plus avoir le complexe de la grande scène et d’être plus à l’aise. Donc, la formation n’a pas été inutile », s’est réjoui Bingaly.
A l’en croire, après quatre années d’expérience, il a constaté qu’il manquait d’authenticité dans « le travail de nos artistes dans leurs villages » et beaucoup de choses sur le plan professionnel et qu’ils avaient besoin d’encadrement. « C’est pourquoi ce premier projet a consisté d’abord à identifier ces talents et ensuite à les encadrer. Ce sont des artistes qui ne sont pas habitués à la scène moderne, ils étaient habitués aux fêtes du village. Donc, à un moment donné, il faut qu’ils soient sur de grandes scènes pour pouvoir vivre de leur savoir-faire », a-t-il fait observer.
Il n’a pas manqué de remercier le Fonds Maaya et le Réseau Kya qui selon lui, multiplie ces genres d’actions. « Si cela peut se multiplier, nous pourrons aussi former autant de professionnels dans ce domaine », a dit Kassim Bingaly.
Pour terminer, il a demandé aux jeunes d’être audacieux et de croire aussi qu’à Sikasso, comme dans beaucoup d’autres endroits, ils peuvent être comme Ali Farka, Toumani Diabaté, ou encore Oumou Sangaré. « Il faut croire et aussi il faut accepter de venir participer à ce genre de casting et à ce genre de compétition, car cela ne fait que renforcer les capacités », s’est-il adressé. Le public a répondu massivement à ce rendez-vous.
Karina Fofana
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