Emilio Nsue López, l’étoile du football équato-guinéenne, s’est retrouvé sous les projecteurs une fois de plus, mais cette fois-ci pour des raisons bien moins glorieuses. Exclu de la sélection nationale après leur sortie prématurée de la Coupe d’Afrique des Nations en quarts de finale face à la Guinée Conakry, pour raison « d’indiscipline », Nsue prend la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie de « vérités amères ».
Au cœur de ses révélations, des accusations graves de détournement de fonds planent sur la Fédération équato-guinéenne de football selon le joueur. Nsue affirme que plus d’un million d’euros, fruit des exploits de l’équipe lors de la CAN 2022 au Cameroun, demeure introuvable, laissant planer un voile de mystère sur son utilisation.
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De plus, une dette non réglée envers l’hôtel de Malabo, lieu de rassemblement de l’équipe nationale, a atteint un niveau alarmant, forçant même les joueurs à quitter les lieux.
Les maux au sein de la Fédération se révèlent également sur le terrain, à en croire Nsue. Avant un match crucial contre le Nigeria lors de la CAN 2024, selon lui, les joueurs se sont retrouvés sans équipement adéquat, ayant eux-mêmes dû financer leur propre matériel. Cette pratique, dénonce Nsue, est un exemple flagrant du désintérêt et de la négligence des dirigeants envers l’équipe nationale.
Quant à la réaction des responsables face à ces allégations, Nsue rapporte un silence assourdissant, soulignant l’absence de volonté des hautes instances à régler les problèmes internes.
Le président de la Fédération, selon les dires de Nsue, se décharge de toute responsabilité en affirmant ne pas être « ministre des sports », tout en étant prompt à s’accaparer les ressources financières de l’organisation.
Cependant, l’indignation de Nsue ne se limite pas à la gestion financière douteuse. Il dénonce également un climat de tension au sein de l’équipe nationale, exacerbé par des conflits internes et des décisions arbitraires de la part du staff. La démission soudaine du sélectionneur, Juan Micha, sous la pression de la Fédération, en est un exemple frappant.
En dépit de ces révélations explosives, Nsue ne se contente pas de pointer du doigt les problèmes. Il exprime également son désir ardent de voir un changement radical au sein de la Fédération, afin de restaurer l’honneur et la dignité de l’équipe nationale.
Soutenu par ses coéquipiers, il appelle à une action concertée, espérant un soutien gouvernemental pour faire face à ces injustices.
À la lumière de ces révélations troublantes, il apparaît clairement que le football équato-guinéen est en proie à des tensions internes et à des malversations financières, mettant en péril le futur de l’équipe nationale. Emilio Nsue, en bravant l’omerta, lance un appel vibrant à la transparence et à la responsabilité, posant ainsi les jalons d’une réforme urgente au sein de la Fédération équato-guinéenne de football.
Ignace Konan (stagiaire)