Dans une publication sur son compte Facebook le jeudi 8 février 2024 Irie Boli Bi a indiqué que le nouveau sélectionneur des Éléphants, Faé Emerse, remplaçant de Jean-Louis Gasset réussit là où le grand génie blanc a mordu à pleines dents. À l’en croire, il ne s’arrête pas en si bon chemin.
Enfin prophète chez soi ?
« Nul n’est prophète chez soi », dit l’adage connu de tous. Pour cette raison on a une tendance naturelle à aller très loin, chercher l’oiseau rare, le prophète idéal pour réaliser le miracle envisagé. Fidèle à cette tradition, la FIF n’a pas hésité à aller prendre un entraîneur expatrié dont les exploits non seulement ne sont pas connus des ivoiriens, mais d’un âge assez problématique pour redonner vie à une équipe qui a du mal à trouver ses marques depuis le départ de la génération dite dorée.
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Et pour nous convaincre de l’objectivité et de la qualité de son choix, Idriss Yacine Diallo, président de la FIF, nous a affirmé que son élu répondait entièrement aux critères qu’il recherche chez un entraîneur moderne, même si, l’âge de l’élu contraste fortement avec la modernité de ses compétences. Idriss Diallo ne s’est pas arrêté là, il nous a même lancé à la figure de le juger au résultat.
Mais, la suite a montré très tôt que ce ne sont pas tous les vieillards qui sont des bibliothèques. Alors, face aux échecs retentissants du sieur Gasset et sous la pression de tout un pays désabusé et donc tout logiquement en colère, Gasset a dû plier bagage avant le terme du plus grand tournoi africain de football organisé chez nous. Pour parer au plus pressé, dans la foulée on donne l’occasion à son second, Emerse Faé, de continuer l’aventure déjà mal engagée.
Cependant, malgré cette nomination, le Président Idriss Diallo n’a pas caché sa volonté de toujours prendre un expatrié blanc, car pour lui, seuls ceux-là ont la science footballistique infuse. Pour joindre l’acte à la parole, il va jusqu’à demander Hervé Renard en prêt pour les derniers matchs de la CAN, indiquant ainsi ouvertement qu’Émerse Faé ne peut conduire notre équipe nationale. Heureusement, cette insulte faite au jeune entraîneur de quarante ans, n’a pas connu une suite favorable.
En effet, contre sa mauvaise fortune Idriss Diallo est naturellement contraint de faire bon cœur en maintenant Faé. Lancé immédiatement dans l’arène devant l’équipe la plus compétitive et la plus redoutée du tournoi ( trois matchs trois victoires avec la manière), personne ne vendait cher la peau de celui qui a la malchance d’être jeune et surtout d’être noir, là où on est en quête du prophète blanc venu de l’autre côté du monde, où tout le monde est, du fait de la couleur de la peau, des génies dans tous les domaines de la vie.
Le Petit Poucet réussit là où le grand génie blanc a mordu à pleines dents, la poussière du chaud sol éburnéen. Il ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’il enchaîne deux autres victoires pour hisser l’équipe en finale.
Voilà, « À beau mentir qui vient de loin. » Mais, Émerse Faé a montré que, même si »nul n’est prophète chez soi » ; « On n’est mieux servi que par soi-même. »
Le Prince de Laboll, le tout premier député de la 3 ème République.
NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction
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