Le monde de la musique en Côte d’Ivoire est en ébullition à la suite d’une controverse survenue lors du concert organisé par les chantres Maguy et Cécile au palais de la culture de Treichville, le 29 octobre 2023. La controverse tourne autour du refoulement d’artistes non-chrétiens, suscitant des débats passionnés et des appels à la révision de cette pratique.
Alors que l’événement aurait dû être une célébration de la musique et de la diversité artistique, certains artistes, dont Adeba Konan, Amani Djoni, et d’autres, se sont vu refuser l’opportunité de se produire, sous prétexte qu’ils ne sont pas chrétiens. Ils ont fait valoir que lorsqu’ils avaient organisé leurs propres concerts, les chantres chrétiens avaient été les bienvenus et avaient presté. Cette distinction religieuse a été perçue comme une injustice par les artistes non-chrétiens.
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La controverse a également trouvé écho sur les réseaux sociaux, avec de nombreux internautes exprimant leur mécontentement. L’artiste Amani Jackson a souligné : « Quand Nguess Bonsens, Arthur et Sawé, Adeba Konan et Tigresse Sidonie organisent leur concert, vous Maguy et Cécile, en tant que chrétiennes, vous venez chanter. Mais à votre tour, vous trouvez qu’ils ont des païens qui ne doivent pas prester. C’est méchant ce que vous avez fait. »
Les organisateurs, en réponse à la controverse, ont souligné leur propre foi chrétienne en tant que motivation pour ne pas inclure d’artistes non-chrétiens dans leur programme. Cependant, cette justification a été contestée par de nombreux défenseurs de l’égalité et de la diversité artistique. Un internaute a déclaré : « C’est vrai que je suis chrétien, mais je suis parti pour voir mes fans Arthur et Sawe Officiel et Adeba Konan prester, et ils ont été privés de prestation sous prétexte qu’ils ne sont pas chrétiens. Pourtant, les mêmes chantres Maguy et Cécile ont presté au concert de tous ces artistes tradimodernes que j’ai nommés. Revoyons cette manière de faire au risque de diviser nos artistes tradi-modernes. »
Appels à la révision de la pratique
La controverse met en lumière la nécessité d’une réflexion plus profonde sur l’inclusion et l’équité dans le monde de la musique et de la scène artistique en Côte d’Ivoire. Les appels à la révision de cette pratique soulignent l’importance de célébrer la diversité artistique et de créer un espace où les artistes, quels que soient leur religion ou leur croyance, peuvent se produire et partager leur talent sans discrimination.
Il reste à voir comment cette controverse évoluera et si elle suscitera des changements dans la manière dont les événements culturels sont organisés en Côte d’Ivoire. En attendant, elle continue à alimenter des discussions sur l’égalité, la diversité et l’harmonie au sein de la communauté artistique du pays.
Prince Beganssou